Ce film a été réalisé à partir des récits de vie des ouvriers des grands abattoirs industriels. "Au début, on pense qu’on ne va pas rester. Mais on change seulement de poste, de service. On veut une vie normale. Une maison a été achetée, des enfants sont nés. On s’obstine, on s’arc-boute. On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps. On tient quand même, jusqu’au jour où l’on ne tient plus. C’est les articulations qui lâchent. Les nerfs qui lâchent. Alors l’usine vous licencie. À moins qu’entre temps on ne soit passé chef, et que l’on impose maintenant aux autres ce que l’on ne supportait plus soi-même. Mais on peut aussi choisir de refuser cela."
2012
Images en bibliothèques : Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
Escales Documentaires : Mention spéciale du jury
Filmer le travail : Prix spécial du public
2011
RIDM - Rencontres internationales du documentaire de Montréal : Compétition internationale longs métrages
États généraux du film documentaire : Expériences du regard
FIDMarseille (Festival International de Cinéma) : Grand Prix de la Compétition Française
Manuela Frésil montre, avec une puissance visuelle impressionnante, les corps des bêtes tuées à la chaîne et les corps des hommes, dont elle restitue magnifiquement la parole, abîmés par la chaîne. Les Fiches du Cinéma
Le grand écran amplifie [la] violence jusqu'au vertige, donnant à éprouver, sur un plan sensoriel et physique, le quotidien traumatique des employés. Salutaire. TéléCinéObs
"Entrée du personnel" s’inscrit dans la tradition du domaine ouvrier mâtiné de cinéma d’horreur. Cahiers du Cinéma
Manuela Frésil a longuement enquêté, puis filmé dans différentes usines avant de construire la forme de ce documentaire où les voix, comme les carcasses d’animaux flottent au dessus des corps. Critikat.com
La cinéaste souligne poétiquement la gestuelle de ces tâches mécaniques. Certes, les animaux souffrent, maîs les hommes aussi, soumis à des cadences de plus en plus infernales au nom de la rentabilité. Édifiant. L'Humanité
On peut être un peu dérouté par la rareté de témoignages directs de ces ouvriers, le plus souvent remplacés par leurs voix off, manifestement écrites et lues plutôt que dites spontanément. Ce procédé participe de la différence de ce documentaire fort. Les Inrockuptibles
La force tragique de Manuela Frésil évoque souvent "Les Temps modernes". Sans l'humour bien sûr. (...) "Entrée du personnel" est un documentaire grave. Libération
Dans la tradition des plus beaux documentaires, tout à la fois "d'enquête" et "de création". Positif
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